Il y a toujours plus d’idées dans plusieurs têtes que dans une seule ! C’est le principe fondateur de cette communauté de créateurs d’entreprises. Partage et travail collectif, les créateurs se font la courte échelle pour mener à bien leurs projets. Et ça marche ! En moins d’un an, déjà 20 entreprises ont vu le jour.
L’Usine à projets en bref :
Activité : communauté entreprenante
Date de création : 2007
Nombre de créateurs accompagnés : 50
Implantation géographique : Communauté urbaine de Strasbourg
Statut juridique : association de droit local
Communiquer pour mener à bien son projet
C’est le principe fondateur de L’Usine à projets. Inspiré d’un modèle pédagogique finlandais, Team Academy, L’Usine à projets est un espace d’échanges entre porteurs de projets encadré par un animateur. Une fois par semaine, les « entreprenants » partagent leurs idées, difficultés et besoins. À l’Usine, pas de programme défini à l’avance, pas d’experts ni de conférence. Le principe est simple : réfléchir ensemble pour passer plus rapidement à l’action.
Les créateurs d’entreprises se rencontrent en moyenne une fois par semaine et travaillent en équipe. Petit à petit, celle-ci devient leur première communauté professionnelle. « D’ailleurs, l’entraide est fréquente, complète Pascal Bastien, cofondateur et animateur de L’Usine à Projets. Dernièrement, une créatrice d’entreprise de compositions florales ne parvenait pas à boucler ses commandes de fin d’année. Un membre de l’équipe plus disponible n’a pas hésité à lui donner un coup de main. »
Comment favoriser le passage à l’action
À l’Usine, ce sont les créateurs eux-mêmes qui trouvent ensemble les solutions de leur développement. Tout repose sur une méthode de travail collective planifiée en 3 étapes.
1ère étape : le café à projets
Une première rencontre conviviale où chacun présente son projet, ses envies, ses besoins.
Pour Pascal Bastien, « c’est en discutant son projet avec des créateurs traversant les mêmes difficultés ou doutes que la confiance en soi s’instaure. » À l’issue de cette première rencontre, une équipe de travail se constitue.
2e étape : les sessions action
En fonction des besoins exprimés par les membres, des réunions de travail collectives sont planifiées. Objectif : réfléchir ensemble sur les problématiques proposées pour trouver des idées, des bonnes pratiques faciles à appliquer immédiatement. Les sujets de réflexion sont très variés :
- Comment présenter mon projet en moins de 30 secondes pour obtenir un rendez-vous ?
- Qu’est-ce que le leadership et comment le développer ?
- Comment faire une étude de marché ?
3e étape : une mise en relation entre réseaux
En plus des contacts créés au sein de l’association, les membres profitent d’un agenda partagé publié sur le site de L’Usine à projets : dès les premiers temps de leur entreprise, ils sont ainsi au courant de tous les rendez-vous des réseaux d’entrepreneurs locaux.
Un principe d’accompagnement qui crée d’emblée une dynamique entrepreneuriale. « Après deux mois d’accompagnement, conclut Pascal Bastien, certains porteurs de projets sont déjà prêts à se lancer et entrent en relation avec des couveuses d’entreprises, des réseaux business, recherchent des clients etc. »
Quelques initiatives pour démultiplier les échanges entre les membres
Les dîners « table ouverte »
Pour Pascal Bastien, pas d’échanges constructifs sans convivialité. Chacun apporte de quoi partager un repas pour clore une réunion de travail.
La randonnée d’équipe dans les Vosges
« Nous organisons régulièrement des moments de détente entre membre qui permettent d’apprendre à se connaître autrement » explique l’animateur du groupe.
Le tableau des coopérations entre membres
Conçu pour favoriser les échanges de coup de main. C’est par exemple un ancien chef d’entreprise qui propose de donner ses conseils en comptabilité, une créatrice dans l’événementiel théâtral qui s’associe avec une entreprise de covoiturage pour faciliter l’accès à ses spectacles… Qu’on se le dise, à la 100e coopération, ils feront une fête !
Marie-Noëlle Maurice › Témoin
« Grâce à L’Usine à projets, j’ai trouvé des contacts et des idées, mais surtout la confiance nécessaire pour oser me lancer ! »
En 2007, Marie-Noëlle Maurice veut créer une entreprise de compositions florales. Mais après un premier projet non abouti, elle ne sait plus comment concrétiser son idée. L’Usine à projets va être le starter qui lui manquait.
« À ma grande surprise, mon idée d’entreprise, a priori farfelue, a suscité une grande attention. Dès ma première réunion, j’ai reçu des encouragements dont ceux d’un directeur de couveuse d’entreprises. En un mois, je rejoignais sa structure et lançais mon activité !
Depuis, chaque réunion à l’Usine est l’occasion de faire le plein d’énergie et de contacts. Pour mon étude de marché, l’une des membres m’a aidé à peaufiner mon dossier. C’est typiquement l’état d’esprit de l’Usine : les membres sont toujours prêts à partager leurs solutions. Pour le 1er anniversaire de l’Usine au Centre Européen de la Jeunesse, j’ai décoré la salle et j’ai pu nouer des contacts commerciaux avec les gestionnaires du centre. Bientôt, je vais pouvoir exposer* à nouveau : une membre m’invite dans sa boutique ! »
L’Usine à projets en pratique :
- Pour devenir membre d’une équipe : contacter l’association pour participer à un café à projets
- Coût : gratuit (accompagnement financé dans le cadre d’un plan de revitalisation du territoire)
- Investissement en temps : une réunion par semaine ou tous les 15 jours en moyenne.