À la tête de leur entreprise, elles ont bâti de formidables success-stories. Mais où trouvent-elles le temps d’animer leurs clubs et leurs réseaux relationnels ? Il faut croire qu’elles y trouvent des bénéfices et une réelle contribution à leur réussite. Témoignages.
Emmanuelle Duez, Cofondatrice et Présidente de l’association WoMen’Up et de Boson Project 1er réseau européen de la génération Y.
« Ce jour où j’ai compris pourquoi les femmes n’accédaient pas aux plus hautes responsabilités… »
Je faisais une enquête pour le cabinet Deloitte sur le sujet. En interrogeant les femmes dans les entreprises, j’ai pris conscience que le fameux plafond de verre n’était pas qu’une affaire culturelle et sociétale, mais avait des causes endogènes. Elles me confiaient toutes qu’elles se sentaient incapables de créer un réseau dans la sphère professionnelle. Et les femmes attendent trop souvent d’avoir 30-35 ans et un enfant pour se rendre compte du problème.
Un scrupule féminin : « Comment pourrais-je solliciter des gens à qui je n’ai même pas rendu service ? »
À cela je réponds :
Mets une veste orange, inscris-toi à un événement, vois qui tu pourrais rencontrer, prépare ton pitch et reviens avec des contacts pointus !
J’ai voulu rompre avec ce complexe de départ et cela a déterminé mon engagement associatif et entrepreneurial. Le réseau, ce n’est pas sale, ce n’est pas du copinage ou de la prostitution. C’est une compétence de base, un peu comme savoir parler une langue étrangère.
Pour en savoir plus sur l’activité en réseau d’Emmanuelle : http://network-womenup.com/
Maud Fourier-Ruelle, Fondatrice de Matemonsac.com et du réseau d’entrepreneurs Matemonreseau.
« Je n’imaginais pas que j’allais un jour parler de mon réseau à la radio… »Mate mon réseau, c’est une aventure humaine qui est partie d’un rencart à 5 ou 6 dans un café parisien dans la bonne humeur jusqu’à 1 heure du matin. Des amis freelances qui habitaient à 20 minutes. On voulait rompre l’isolement, partager simplement sur nos vies d’entrepreneurs. Aujourd’hui le réseau compte 700 membres, tous entrepreneurs, qui partagent tous les jours leurs interrogations, leurs bonnes pratiques sur notre page Facebook.
Mais les rencontres réelles sont essentielles. Sortir du bureau, ça nous donne tous une pêche d’enfer. Toujours dans des bars. Ce qui se passe est unique. Il y a des start-up qui démarrent comme ça, instantanément : les futurs partenaires sont là et même les business angels.Les Échos nous ont aussi accueillis dans leurs locaux pour des rencontres plus structurées animées par Arnaud Legal le rédacteur en chef autour d’intervenants comme Dominique Restino, le fondateur du Moovjee.
Aujourd’hui, ça a pris tant d’ampleur que j’envisage de créer une association pour déléguer car je ne peux plus développer toute seule.Pour rejoindre le réseau de Maud : https://www.facebook.com/groups/matemonreseau/
« Réseauter, c’est aussi simple que de rendre un service. »Pour moi ça a commencé à 16 ans avec le plaisir d’organiser des fêtes où tout le monde se sent bien. À 22 ans, je m’occupais de soirées caritatives qui rassemblaient jusqu’à 700 personnes. J’ai su très vite ce que voulait dire animer, rassembler une communauté. Cependant, au niveau professionnel, durant ma carrière chez Vivendi, j’ai mis cette activité en sommeil. C’est une erreur de femme.
Quand j’ai créé ma propre entreprise, les réflexes sont revenus très vite. D’abord avec les clubs Agora, avec une double vocation de partage et de militantisme. La clé, c’est la part active que l’on prend. N’hésitez pas à prendre des missions pour le réseau que vous avez choisi de rejoindre : apportez du lien, intégrez les nouveaux, occupez-vous des problèmes d’organisation, des équipements, des conférenciers. Vous serez ainsi au cœur des échanges.
Évelyne Platnic-Cohen, Fondatrice de Booster Academy. Centres intensifs d’entraînement à la vente.