Quelle franchise choisir ?
Vous voulez entreprendre, mais savoir qu’une entreprise sur deux ne passe pas le cap des 3 ans, ça vous refroidit. Entreprendre en franchise augmente vos chances de succès. Encore faut-il faire les bons choix. Découvrez les 7 points clés à vérifier avant de choisir sa franchise.
Par Cédric Chevauché, consultant-conseil en franchise et fondateur du Groupe www.choisir-sa-franchise.com
1er point à vérifier – L’identité du franchiseur
Afin de choisir sa franchise, se renseigner sur l’identité du franchiseur est un point de départ incontournable. Cette étape peut s’appuyer d’une vérification sur des sites tels que http://www.societe.com ou http://www.infogreffe.fr. Vérifier l’identité du franchiseur consiste pour le franchisé à vérifier la solidité du réseau et sa crédibilité sur son marché : Quelle est l’activité précise de la franchise sélectionnée ? Quelle est l’ancienneté de cette franchise ? Quel est le parcours personnel du franchiseur ? A-t-il une crédibilité dans son domaine d’activité ? Combien a-t-il de points de vente en propre et en franchise ? Combien de points de vente a-t-il ouverts et fermés en un an, deux ans et trois ans ? Possède-t-il bien son propre point de vente (souvent appelé « unité pilote ») ? Cette unité pilote doit permettre au franchiseur de tester les aménagements réalisés sur son concept avant de les répercuter (ou non) auprès de ses franchisés. L’unité pilote constitue ainsi la base fondamentale du développement en franchise : comment serait-il possible de faire confiance à un entrepreneur franchiseur qui n’a pas lui-même vécu l’expérience ?
Naturellement, il est plus difficile d’étudier les données d’un réseau récent, en raison de son peu d’ancienneté et son manque d’historique fiable. De ce point de vue, le choix de l’ancienneté peut sembler prudent et judicieux. Toutefois, les jeunes réseaux s’efforcent généralement d’offrir à leurs premiers affiliés des conditions financières très compétitives. Et pour cause, ces jeunes franchiseurs souhaitent recruter rapidement leurs premiers franchisés afin d’acquérir une crédibilité sur leur marché. Le créateur d’entreprise peut alors opter pour un réseau récent si celui-ci lui permet de réaliser une économie sur les conditions financières tout en jouissant des mêmes services d’accompagnement que les grandes enseignes. Bien entendu, l’intérêt pour le concept du réseau choisi doit néanmoins rester la priorité du futur franchisé.
2ème point à vérifier – Le coût de la franchise
Intégrer une franchise engendre naturellement des frais pour le franchisé. Ce dernier y voit toutefois son intérêt puisque ces frais sont en réalité un investissement qui doit lui permettre de développer plus rapidement son chiffre d’affaires.
Ces coûts peuvent prendre la forme de droits d’entrée (payés généralement à la signature du contrat de franchise), de redevances de fonctionnement (fixes ou variables), de redevances de publicité ou enfin de royalties (également fixes ou variables). L’objectif du futur franchisé consiste à comparer les coûts entre les franchises du même secteur et à vérifier ce qu’incluent ces droits d’entrée et redevances. Le choix du franchisé devra aussi tenir compte de la notoriété et de l’ancienneté du réseau étudié.
Le coût d’une franchise varie généralement selon son niveau d’investissement en communication. Un réseau qui investit dans des campagnes publicitaires télévisées devra naturellement répercuter ses coûts de communication sur ses adhérents. Rechercher les coûts les plus faibles n’est donc pas la règle absolue pour bien choisir sa franchise : souhaitez-vous devenir franchisé d’une enseigne de renommée internationale (McDonald’s, Cartridge World, Subway …), d’une enseigne à renommée nationale (Mikit, Tryba, Babou…) ou d’une enseigne plus locale ou régionale (Agence Principale, Color-Rare, SushiJu …) ?
Quel que soit le cas de figure, la franchise apporte au franchisé l’opportunité de bénéficier d’une communication nettement plus forte qu’un indépendant pourrait s’offrir.
3ème point à vérifier – L’investissement général
Avant de choisir sa franchise, l’entrepreneur doit s’assurer qu’il possède bien les moyens de ses ambitions. Avant de signer son contrat de franchise, le candidat doit se renseigner sur sa capacité totale d’investissement. Cette dernière se calcule en additionnant les fonds propres aux éventuels crédits accordés par les établissements financiers.
Intégrer une franchise nécessite d’investir une somme déterminée à l’avance par le franchiseur, nécessaire au fonctionnement et au développement de l’entreprise franchisée (l’investissement de départ préconisé par le franchiseur inclut généralement l’ensemble des charges de l’entreprise franchisée : droits d’entrée, achat ou location du local commercial, constitution du stock – achat de marchandises – recrutement de la masse salariale, frais administratifs, besoin en fonds de roulement…). L’entrepreneur doit choisir sa franchise de façon cohérente avec ses capacités financières.
Bien entendu, cet investissement général varie selon les franchises et les secteurs d’activité. Certaines ne nécessitent que quelques milliers d’euros lorsque d’autres atteignent le million d’euros. Enfin, comme pour toute création d’entreprise, le principe de prudence reste de rigueur : il est déconseillé d’investir l’intégralité de sa capacité d’investissement dans un même projet. En cas d’échec, l’entrepreneur doit pouvoir faire face à la situation.
4ème point à vérifier – La rentabilité
Un créateur d’entreprise, qu’il soit indépendant ou franchisé, doit vérifier la rentabilité de son projet. L’objectif premier d’une société commerciale est de dégager du profit. Avant de choisir sa franchise, le futur franchisé doit réclamer à son (futur) franchiseur le business plan afin d’étudier le bilan prévisionnel, le compte de résultat prévisionnel et le plan de trésorerie prévisionnel. Cette étude va permettre au candidat de déterminer le montant prévisionnel de son chiffre d’affaires, le montant de ses charges, le besoin en fonds de roulement et surtout le bénéfice qu’il peut espérer dégager.
Toutefois, se baser uniquement sur un business plan fourni par le franchiseur n’est pas suffisant. Il est donc conseillé de systématiquement vérifier les chiffres communiqués.
Pour cela, le créateur d’entreprise peut retrouver les comptes du franchiseur et de son unité pilote sur des sites officiels (infogreffe.fr, societe.com) et contacter parallèlement plusieurs franchisés installés. Objectifs : vérifier que ces franchisés en place parviennent à atteindre les chiffres et objectifs indiqués par le franchiseur, et vérifier que ceux-ci dégagent un résultat bénéficiaire conforme au prévisionnel du franchiseur.
5ème point à vérifier – La zone géographique
Au niveau juridique, contrairement à une création d’entreprise indépendante, le futur franchisé doit s’assurer que la zone de chalandise souhaitée est toujours disponible. Dans le cas contraire, l’entrepreneur doit choisir une nouvelle zone de chalandise ou tout simplement modifier son choix de réseau.
Au niveau commercial, une étude de marché s’impose. Les chiffres promis par un franchiseur ne sont pas systématiquement identiques selon la zone d’implantation choisie (grande ville ou petite ville de campagne ? Rue excentrée ou plein centre-ville ?).
Avant de choisir sa franchise, le créateur d’entreprise doit réaliser une étude de marché cohérente en se basant sur des chiffres concrets (franchisés déjà en activité dans des zones géographiques similaires, particularités du secteur prises en compte, niveau de vie des habitants, habitude de consommation des habitants …).
6ème point à vérifier – Le précontrat (DIP – Document d’Information Précontractuel)
Avant de choisir sa franchise, le créateur d’entreprise doit réclamer au franchiseur un précontrat appelé DIP (Document d’Information Précontractuel). Remis au plus tard 20 jours avant la signature du contrat de franchise, ce document permet d’informer l’entrepreneur sur l’identité et les chiffres du réseau : nom des dirigeants, 2 derniers comptes de résultat, listes des points de vente en activité, nombre des dernières ouvertures et fermetures, état du marché local et état du marché national. Généralement, le franchiseur ajoute à ce document plusieurs documents permettant de rassurer le candidat (témoignages de franchisés, chiffres complémentaires, articles de presse…).
Il est conseillé de croiser ce document avec les autres informations recueillies lors des points précédents. Toute anomalie ou incohérence doit alerter le créateur d’entreprise.
7ème point – Le contrat de franchise
Une fois arrivé au contrat de franchise, l’entrepreneur doit redoubler de vigilance. Une fois signé, ce contrat doit s’exécuter avec ses droits et ses obligations. Le futur franchisé doit prendre le temps de lire et comprendre son contrat et bien entendu en accepter chaque clause.
Les principaux points de contrôle : la durée du contrat, le montant des droits d’entrée et les différentes redevances, les obligations de formation, les obligations commerciales, les pénalités de sortie et les clauses de non-concurrence.
Le contrat de franchise doit être gagnant-gagnant. Il est important de vérifier l’absence de clause abusive et de bien comprendre chaque clause.
Bien que cela constitue un coût supplémentaire, il est conseillé au futur franchisé de solliciter l’aide d’un expert-comptable ou d’un avocat-conseil spécialisé. Lors d’un conflit ou d’une rupture de contrat, certaines clauses qui semblaient anodines peuvent finalement engendrer des contraintes importantes.
Les atouts qu’offre la franchise à un créateur d’entreprise restent nettement supérieurs aux inconvénients. Cela explique le succès de ce modèle économique qui ne cesse de croître d’année en année. Le nombre de franchisés en France a doublé depuis les années 2000 pour passer de 30.000 franchisés à plus de 65.000 en 2013. On peut également constater que les établissements franchisés résistent mieux aux périodes de crises économiques que les commerces indépendants. Pour créer son entreprise, la franchise semble décidément être un choix stratégique recommandé.