La reprise d’une entreprise peut apparaître comme une idée séduisante aux entrepreneurs qui ne veulent pas partir de zéro. Toutefois, de nombreux points sont à intégrer pour éviter que le projet vire au cauchemar. Vous souhaitez connaître les réseaux permettant de reprendre une entreprise ? Notre article fait le point sur les acteurs prêts à vous aider dans votre projet.
La reprise d’une entreprise : les points à étudier en détail
La reprise d’une entreprise n’est pas toujours une aventure idéale et de nombreux obstacles peuvent survenir en cours de chemin. Ainsi, plusieurs points sont à analyser avant de se lancer.
La situation financière de l’entreprise
Bien entendu, une entreprise placée en situation de liquidation judiciaire va devoir publier officiellement sa situation. Il est donc facile d’accéder à ce statut et d’organiser la reprise en connaissance de cause. Toutefois, la reprise d’une entreprise en difficulté peut être masquée par une situation d’apparente bonne santé.
Ainsi, un repreneur doit étudier, dans les moindres détails, les documents comptables de l’entreprise qu’il souhaite reprendre. Cette étude va avoir deux conséquences positives :
- Une meilleure connaissance des actifs de l’entreprise. Le potentiel repreneur va pouvoir connaître le niveau des possessions de l’entreprise en termes de machines, de véhicules, de stocks, de disponibilités en banque, etc…
- Un suivi des résultats et des dettes de l’entreprise. Situés dans le bilan passif, les résultats et les dettes indiquent les performances de l’entreprise ainsi que ses dettes fournisseurs, dettes fiscales ou de ses emprunts, etc…
Pour compléter la lecture des documents comptables, un potentiel repreneur peut utiliser certains indicateurs de performances. Ainsi, le calcul de la Valeur Ajoutée, de la Capacité d’Auto-Financement (CAF) ou du Fonds de Roulement Net Global (FRNG) peut apporter un complément d’information.
Le ciblage de l’entreprise à reprendre
Il convient ensuite de poursuivre son projet de reprise en effectuant un ciblage en entonnoir :
- La définition du secteur d’activité recherché;
- Le choix de la localisation de l’activité;
- La liste des entreprises potentielles à reprendre.
Une fois que le repreneur a pu établir une short-list de quelques entreprises, il est nécessaire de passer à la phase des audits. Ces derniers peuvent s’organiser autour des perspectives de chaque entreprise, l’image de marque, l’e-réputation, etc…
L’état des équipes en présence
Il arrive que le projet de reprise d’une entreprise fasse état d’effectifs salariés dans la société. Il est donc essentiel de prendre connaissance des qualifications, compétences et postes de travail de chaque membre.
Reprendre une entreprise peut aussi signifier le changement de certaines habitudes de travail. Un repreneur doit engager une réflexion sur les actions de management qui vont être mises en place ainsi que sur les éventuels licenciements ou recrutements qu’il convient d’opérer.
La préparation de la reprise
Enfin, la reprise d’une entreprise nécessite une préparation sur de multiples aspects différents. Ainsi, la construction d’un business plan est une obligation, y compris si l’entreprise reprise est en bonne santé financière. Il va s’agir de profiter du projet de reprise pour impulser une nouvelle dynamique.
Par ailleurs, le statut juridique de l’entreprise à reprendre doit faire partie des questionnements. En effet, une entreprise individuelle ne peut céder que le fonds de commerce. Pour les entreprises constituées en société, le montant de la reprise est soumis à la négociation entre le repreneur et le cédant.
Les acteurs accompagnant la reprise d’une entreprise
Comme nous venons de le voir, reprendre une entreprise ne s’improvise pas au risque de se retrouver face à de multiples difficultés. Il existe, en France, un réseau particulièrement dense qui accompagne les repreneurs d’entreprise.
Pôle Emploi
L’agence d’aide à la recherche d’emploi propose le dispositif ARCE (Aide à la Reprise et à la Création d’Entreprise). Ce dispositif concerne donc, tout à la fois, ceux qui reprennent une entreprise existante et ceux qui veulent en créer une.
Le dispositif permet de mobiliser ses droits au chômage, l’ARE (Aide au Retour à l’Emploi), pour les convertir en capital financier. Ainsi, Pôle Emploi verse aux demandeurs éligibles une somme d’argent destinée à la reprise ou à la création d’une entreprise.
Il convient de noter, également, que le site Pôle Emploi propose également des offres de reprise d’entreprise.
La Banque Publique d’Investissement (BPI)
La BPI accompagne les repreneurs d’entreprise en apportant de nombreux conseils et en proposant des rendez-vous individualisés aux porteurs de projet.
Par ailleurs, la BPI propose une plateforme où elle indique toutes les offres de reprise d’entreprise. Intitulé « Bourse de la Transmission », chacun peut déposer une offre de cession ou un projet de reprise. TransEntreprise, gérée par les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) et les Chambres de Métiers et de l’Artisanat (CMA) propose également ce type de service.
L’État
Enfin, en dernier point, l’État lui-même, par le biais de la fiscalité, encourage les repreneurs d’entreprise. Ainsi, deux dispositifs sont particulièrement à retenir :
- L’exonération de l’Impôt sur les Sociétés. Ce dispositif s’adresse aux entreprises qui décident de reprendre d’autres entreprises en difficulté ou situées en Zone de Revitalisation Rurale (ZRR). À noter que pour ce second dispositif, l’entreprise peut aussi bénéficier d’exonération sur la CET (Contribution Économique Territoriale) et la TFPB (Taxe Foncière sur les Propriétés Bâties). Il est important de bien vérifier les critères d’éligibilité avant de se lancer.
- La réduction de l’Impôt sur le Revenu. Grâce au dispositif IR-PME, il est possible d’investir dans une PME française ou européenne et de bénéficier d’une réduction de 18 % du montant investi applicable sur son impôt sur le Revenu. Ce dispositif dispose d’un plafond de 9 000 € par investisseur.
L’importance des réseaux dans la reprise d’entreprise
La reprise d’une entreprise nécessite donc de prendre en compte un ensemble de paramètres. Toutefois, pour se faciliter la tâche, il est important de savoir s’entourer pour bénéficier d’une expertise claire sur un projet de reprise. Les conseils et accompagnements sur les volets comptables et juridiques font partie des axes prioritaires de tout repreneur d’une entreprise. En effet, par ce biais-là, un repreneur s’épargne des malentendus, des incompréhensions ou des oublis préjudiciables.