Manque de savoir-vivre ou maladresses ? En tout cas ne croyez pas à des erreurs de débutants. En réseau, comme pour la conduite, c’est souvent quand on prend de l’assurance qu’arrivent les premiers accrochages. Nos experts en témoignent.
1. Faire de la fausse réciprocité.
« On rencontre souvent le faux-réciproque sur les réseaux sociaux (là où tout le monde à quelque chose à vendre et rien à acheter). C’est lui qui initie le contact et fait d’abord semblant de s’intéresser à vous, mais c’est pour aussitôt tirer la couverture à lui. Une variante du narcissique à qui vous vous confiez et qui vous répond « c’est comme moi ! » pour embrayer sur tout autre chose. Il y a quelques jours, suite à un échange sur Viadéo, un type me téléphone : il souhaite promouvoir mon jeu CoacHazard qu’il trouve épatant. Je le remercie et lui demande ce qu’il fait. Et là il me détaille en long en large son activité de fruits bio en poudre et puis… met fin à la conversation !
Où est l’échange ? Que faire de cette discussion à sens unique ? »
Bernard Sananès, psychologue, coach et formateur, créateur du jeu CoacHazard.
« La flatterie, le bluff, l’artifice se voient comme le nez de Pinocchio au milieu du visage ».
Son actu : Bernard vient de lancer le site vaincre-ma-timidite.com
5. Demander des consultations gratuites
« En temps que coach, je suis souvent sollicitée par des personnes que je connais peu et qui de façon très directe me bombardent de questions sur leur cas personnel, bref me prennent pour leur coach. J’ai envie de leur demander s’ils dînaient avec un médecin, ils se permettraient de lui demander une ordonnance ! »
« Certains ne se préoccupent pas assez de ce qu’ils apportent dans la corbeille de la rencontre ».
Ève Chegaray, coach de dirigeants et formatrice
Son actu : Ève a rédigé les pages du coach dans le livre d’Évelyne Platnic Cohen Nous sommes tous des vendeurs, aux Éditions Eyrolles.
6. Être le champion du name droping
« C’est bien lors d’une première rencontre ou si l’on a l’impression de s’être déjà vus de jouer au jeu des relations communes : « vous n’auriez pas travaillé avec Untel, etc. » Mais certains abusent vraiment. Ils déroulent le catalogue de leurs relations, parfois pour montrer qu’ils connaissent les n+1 de vos propres contacts ou pour obtenir des introductions pour les n+1 que vous connaissez. Ils confondent réseau relationnel et réseau d’influence. À quoi bon vouloir épater la galerie ? Et si l’on se découvre quelques contacts communs, la vraie question, n’est-elle pas « Ok. Maintenant qu’est-ce qu’on en fait ? » »
« Sans valeurs partagées, on ne partage pas de business ». Bruno Ennochi, Président du Club Edouard VII.
7. Chercher un R.O.I immédiat
« Dans notre club, on croise parfois des participants qui veulent faire des affaires séance tenante. Ils ne viennent qu’une fois et c’est tant pis pour eux et tant mieux pour les autres. C’est la régularité des rendez-vous, la qualité des échanges qui se tissent au gré des rencontres qui donne toute sa valeur à la démarche en réseau. Faire du business n’est pas un objectif, c’est un résultat, à termes. Comme le dit mon associé Stéphane Attal, « Participer à un club, c’est l’art de perdre son temps de façon professionnelle » ».
« Sans valeurs partagées, on ne partage pas de business ». Bruno Ennochi, Président du Club Edouard VII.
8. Faire du spam physique
« Nous invitions à chacun de nos petits-déjeuners des grands patrons pour un dialogue et un partage d’expériences avec les participants. Et ça ne manque jamais: à chaque fois, je vois arriver quelqu’un que je connais à peine et qui me demande si je peux lui présenter notre invité d’honneur ou au moins lui donner son adresse mail. Comment peut-on faire un tel spam physique ? Et même si je lui donnais ce qu’il souhaite, qu’en ferait-il d’autre que de spammer la boîte mail de notre invité ? »
« Certains devraient d’abord apprendre à bien se tenir à table avant de faire du réseau ».
Valérie Payotte, web consultante, formatrice, community manager et vice-présidente communication du réseau CME Grand Ouest.
9. Préférer parler à son téléphone
« Dans notre réseau CME nous organisons des déjeuners assis pour approfondir les échanges entre les membres. En plein milieu du tour de table, un des convives à qui c’était le tour de se présenter entend son portable sonner. Il répond et entame 5 bonnes minutes de discussion avec son interlocuteur ! Les 7 autres participants le regardent éberlués et patientent poliment qu’il ait fini sa communication. Effet glacial garanti !
À quoi bon venir si c’est pour ne pas être vraiment là ? »
« Certains devraient d’abord apprendre à bien se tenir à table avant de faire du réseau ».
Valérie Payotte, web consultante, formatrice, community manager et vice-présidente communication du réseau CME Grand Ouest.
10. Faire l’homme-sandwich
« La meilleure pour la fin. Lors d’un de nos déjeuners, une jeune femme débarque et avant même de nous serrer la main, la voilà qui nous distribue des flyers ! Ce n’était même pas les siens, mais ceux de son mari qui malheureusement n’avait pas eu le temps de venir car nous dit-elle « il avait quelque chose de plus important à faire aujourd’hui ». Les absents ont toujours tort. Mais que penser de la personne qui se déplace pour faire sa publicité dans un événement pas important ? »
« Certains devraient d’abord apprendre à bien se tenir à table avant de faire du réseau ».
Valérie Payotte, web consultante, formatrice, community manager et vice-présidente communication du réseau CME Grand Ouest.