La réponse est oui ! Réseauter fait appel à des dons innés, mais comme disait Brassens : « Sans technique, le don n’est qu’une sale manie ». Le moment est donc venu de vous entraîner…
Nous avons tous des dons, l’important est d’en être conscient et savoir bien les utiliser. Le don est à la fois une énergie et un savoir inné dont l’utilisation nous apporte du plaisir.
Dans le cadre du réseau, certains dons sont très utiles, d’où l’intérêt de les identifier et de les développer.
Don d’empathie.
L’empathie est un des piliers des relations humaines. C’est la capacité de se mettre à la place de l’autre, de comprendre ses sentiments et émotions, mais également ses états non-émotionnels et ses croyances. Pour bien s’exercer, il demande la capacité à s’abstraire de soi, à oublier son ego pour entrer dans une écoute véritable de son interlocuteur. Cela implique de savoir oublier provisoirement son histoire et ses soucis personnels pour se concentrer totalement sur l’autre.
2 dangers à éviter :
- Le jugement : Rentrer dans l’empathie, c’est écouter l’autre, ressentir ses émotions et sentiments, essayer de le comprendre avec la plus grande bienveillance possible. Quand on entre dans le jugement, on sort de cette attitude d’écoute et de compréhension pour interférer avec nos valeurs, notre ego.
- Le complexe du sauveur : Beaucoup de personnes cherchent à aider (« sauver ») les autres plutôt que de s’occuper de se sauver elles-mêmes. Ce faisant elles entrent dans le triangle de Karpman dans lequel on peut devenir le sauveur ou le persécuteur d’une personne qui se positionne en victime.
Pour bien l’utiliser quelques astuces :
- Ne jamais couper son interlocuteur (noter les questions qui vous viennent sur une feuille et les poser quand il a terminé).
- Quand la personne a du mal à s’exprimer vous pouvez soit lu poser une question ouverte (commençant par qui, quel, quand, que, comment, combien, pourquoi, où) ou utiliser le silence qui favorise l’expression (toujours se taire après avoir posé une question).
- Avoir une attitude bienveillante (sourire, regard chaleureux, ouverture des bras, proximité…).
Don de parole.
Certaines personnes ont une grande capacité à exprimer oralement leur pensée, à avoir une parole en parfaite adéquation avec ce qu’elles ont dans l’esprit. Poussé à l’extrême cela donne des orateurs très brillants.
Nous portons tous ce don en nous, mais il est souvent occulté par notre éducation, une vision négative de nous-même, un manque d’affirmation et de confiance en soi qui vont se traduire par un excès de timidité. On n’ose pas et pourtant on peut y arriver.
- Un premier secret réside dans la préparation, une fois ce que l’on veut dire est clair dans sa tête, on l’exprime plus facilement (« Ce qui se conçoit bien s’exprime clairement et les mots pour ce faire viennent aisément » Nicolas Boileau).
- Une deuxième clé réside dans la répétition. Souvenez-vous de Démosthène qui était bègue au départ et qui, en s’entraînant à parler avec des cailloux dans la bouche devint l’un des plus grands orateurs athéniens.
Trois dangers à éviter :
- Trop parler. Une fois que l’on a commencé, on peut dans certains cas, pour se rassurer et exorciser son stress et son anxiété, se mettre à trop parler sans se rendre compte que l’on lasse son auditoire et qu’on embrouille sa compréhension par un abus de détails.
- S’écouter parler. C’est souvent une manifestation de l’ego. On parle alors pour soi et non pour les autres. On est charmé par sa propre voix et séduit par ce que l’on raconte sans tenir compte des réactions ou de l’intérêt des interlocuteurs.
- Raconter à chaque fois les mêmes anecdotes. Ca finit par devenir lassant. Cela finit par provoquer une réaction d’évitement.
Don de charisme.
« C’est la qualité d’une personne qui séduit, influence, voire fascine, les autres par ses propos, ses attitudes, son tempérament, ses actions » (source Wikipédia).
Certains sont des séducteurs nés. D’autres en ont les moyens, mais doutent trop d’eux-mêmes. Le charisme passe par l’affirmation de soi à l’intérieur d’un groupe. La timidité et les pensées négatives sont les obstacles à surmonter. Vous pouvez éprouver de la timidité parfois, l’important est de ne pas vous cataloguer définitivement comme timide. Vous trouverez alors des opportunités de développer progressivement votre propre charisme en réseau.
- Exprimez-vous, n’hésitez pas à prendre la parole. Il faut apprendre à oser se mettre en avant et à défendre ses idées (avec passion) quand on en est convaincu. La conviction est communicative.
- Il faut aussi savoir dire non, savoir s’opposer (sans jamais en faire une affaire de personnes), mais sur la base d’idées crédibles.
- Souvent le groupe a besoin d’un moteur pour prendre des décisions, c’est à vous de le devenir.
Comme pour les autres dons le charisme se développe avec la pratique.
Les dangers du charisme sont :
- Vouloir toujours se mettre en avant, ce qui finit par énerver une partie de l’auditoire
- Ne pas écouter les autres opinions ou ne pas les laisser s’exprimer
- Déconsidérer ses interlocuteurs, les ridiculiser.
- Vouloir forcer les personnes à faire ce qu’elles ne veulent pas
- Ne pas être capable de reconnaître ses torts et de se remettre en question.
Au sein d’un réseau ces trois dons sont à utiliser, mais avec précaution. Pour y arriver, commencez par croire et admettre que vous avez ces dons.
Ne pas prendre conscience de ses dons, c’est comme vouloir habiter une masure alors que l’on possède un palais.
Par Patrick Visier, serial entrepreneur. Homme de deux passions « le marketing et la psychologie », auteur de Nous avons tous des dons – 10 voies d’accès pour trouver les vôtres aux éditions Trédaniel.