Vous débarquez dans cet événement réseau sans connaître grand monde et avec une certaine appréhension. Dur de se faire remarquer surtout si vous êtes du genre réservé. Tout en restant vous-même, découvrez comment laisser une trace forte dans la mémoire de vos contacts.
Le charisme en réseau, à quoi ça tient ?
Tout d’abord, mettons-nous à l’aise. Ne confondons pas se distinguer et se donner en spectacle, ni le charisme avec l’exhibitionnisme ! On peut être discret et faire très forte impression en société. A contrario, combien de M’as-tu-vu et de Grandes gueules avons-nous croisé dans ces soirées, aussitôt oubliés derrière la couverture qu’ils tiraient à eux ? Gardons à l’esprit que le charisme ne se décrète pas, il se décerne ! Ce sont vos interlocuteurs qui en sont les seuls juges. Mais sur quels critères ? Gardez à l’esprit l’objectif principal que partagent les participants et tirez-en votre ligne de conduite. Chacun vient, comme vous, nourrir des contacts et trouver de nouvelles ressources. Agissez donc vous-même en ressource ! Le premier pouvoir du réseauteur charismatique, et peut-être le seul, c’est donc son pouvoir d’entre-aide.
Avec un minimum d’observation, vous trouverez de nombreuses situations où les conditions ne sont pas remplies pour atteindre l’objectif principal du réseau. À vous alors d’exercer le pouvoir d’entre-aide qui vous fera remarquer.
Pratiquez l’écoute active
Situation #1 : tout le monde se parle, mais qui écoute ?
Mettre votre interlocuteur en position d’être vraiment écouté avec intérêt et sans interruption peut suffire à faire la différence. Pensez au bâton de parole des Indiens d’Amérique. Celui qui a le bâton parle et quand il a fini tend le bâton à son interlocuteur pour écouter à son tour. Un participant vous intéresse, laissez-le aller jusqu’au bout de son propos. S’il est interrompu par quelqu’un d’autre (le genre « C’est comme moi, … » dont la fausse empathie lui permet d’enchaîner sur son histoire personnelle) n’hésitez pas à redemander au premier de poursuivre son témoignage. Pensez aux bons animateurs de TV qui savent mettre leurs invités en valeur pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes : devenez le Michel Drucker de la soirée !
Posez les questions qui font avancer
Situation #2 : parmi les « ya ka faut qu’on »
Ne les trouvez pas assommants parfois, ceux qui se permettent de donner les conseils qu’on ne leur a pas demandés ? Le genre « Vous devriez monter vos prix, archiver toutes vos données dans le cloud, etc. » Lors d’une rencontre en réseau, chacun a envie de progresser en toute liberté et à son propre rythme. C’est en posant des questions pertinentes à votre interlocuteur que vous l’incitez à réfléchir autrement à son problème et à trouver dans ses propres réponses les solutions qu’il recherche. Une idée nous paraît bien meilleure quand on a l’impression de l’avoir trouvée soi-même !
Exemple : un organisateur d’événement trouvait son équipe, pourtant réduite, trop lente, voire réticente à mettre en œuvre de nouvelles prestations. À la question « Quelles sont les répercussions d’une innovation sur votre offre et votre organisation ? » il répondit qu’elles étaient multiples : sur l’implantation, les coûts et prix de vente, la commercialisation, la communication… C’était l’offre produit qui était lourde à faire évoluer et non pas l’équipe. Quelques jours plus tard, il avait trouvé la solution : nommer un chef de produit pour centraliser les innovations et en étudier la faisabilité et la rentabilité.
Devenez le Socrate de vos rencontres en réseau !
Soyez assertif
Situation #3 : Quand tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil.
Les événements en réseau donnent parfois lieu à des échanges assez superficiels où tout le monde se congratule sans réelle sincérité, ce qui ne fait pas beaucoup avancer notre objectif de trouver des ressources. L’assertivité consiste exprimer un désaccord avec conviction et sans agressivité. Vous n’êtes pas d’accord ? Dites-le ! Et tant pis si les autres participants avaient tous opiné. Contentez-vous de faire valoir votre point de vue, avec sincérité et sur un ton enjoué, voire humoristique. Après tout, vos arguments sont une chance pour dépasser les idées reçues et chercher ensemble des solutions innovantes.
Exemple : Un réseau d’indépendants déplorait que les appels d’offres publics restent la chasse gardée des entreprises plus structurées. Il a suffi d’un contradicteur pour que le groupe se mette à développer sa réflexion sur ce qui pouvait structurer un réseau d’indépendants et imagine des voies de progrès pour répondre aux critères attendus pour remporter de tels appels d’offres. Devenez Henri Fonda dans le film « 12 hommes en colère » !
Pratiquez l’engagement immédiat
Situation #4 : « À bientôt, on se tient au courant ».
Dans les soirées en réseau, chacun parle de ses relations et de contacts qu’il serait intéressant d’activer. Ces bonnes dispositions finissent souvent en vœux pieux ou au mieux sont remises à plus tard. Si lors d’un échange vous sentez que votre interlocuteur et un membre de votre réseau auraient un intérêt mutuel à se rencontrer, pourquoi ne pas activer sur le champ la mise en relation ? Appelez votre contact en direct et s’il n’est pas joignable, laissez un message sur son répondeur présentant votre interlocuteur. Effet charismatique garanti !
Exemple : un commerçant en mobilier d’entreprise se demandait comment promouvoir son activité sur les réseaux sociaux. J’ai contacté devant lui une de mes amies experte dans ce domaine. Ils se sont mis d’accord pour qu’elle anime une communauté sur le confort au bureau en y associant une kiné pour donner régulièrement des exercices de postures de travail. Devenez le Jack Bauer de la série 24 heures !
Cherchez et valorisez les signes distinctifs.
Situation #5 : « dress-code professionnel : tous en gris ! »
Lors d’un rendez-vous réseau, tout le monde a à cœur de s’intégrer dans le groupe des invités. Cela part d’une bonne intention, mais nous met au risque de céder au conformisme ambiant, dans l’allure vestimentaire, comme dans les postures. Spécialement chez les hommes, les femmes mettant plus spontanément un peu de fantaisie ou de personnalité dans leurs tenues. Sans être ostentatoire, à chacun de trouver un détail personnel qui suffit à le personnifier, à lui créer un personnage reconnaissable : couleur de chemise, paire de lunettes originale, objet chargé : stylo ancien, carnet de note ou simplement carte pro créative. N’hésitez pas à remarquer un signe particulier de ce genre chez votre interlocuteur. « J’adore vos lunettes roses ». En général, ils seront flattés et confortés dans leur désir d’affirmer leur personnalité.
Exemple : Après une discussion sympa avec un concepteur-rédacteur, au moment de l’échange de nos cartes professionnelles, il me tend un petit paquet contenant une douzaine de petites cartes avec sur chacune un aphorisme plein d’humour sur sa vision de son métier. Je garde précieusement cet objet depuis plusieurs années. Devenez le collectionneur des signes particuliers.