Prêts et dons multipliés par deux, apports en capitaux multipliés par trois : en un an le crowdfunding a décollé. Pour votre entreprise ou pour votre réseau, comment saisir cette nouvelle opportunité de financer et faire décoller un projet ?
Pour en finir avec 3 idées reçues sur le crowdfunding
1. « Le crowdfunding, c’est pour les start-up techno ou les grosses boîtes ».
Faux. Selon Jean-Baptiste de Crowdfunding Factory, agence conseil spécialisée, la moyenne des levées de fonds se situe entre 2500 et 3500€. De nombreux secteurs sont concernés note de son côté Valérie Capdepon de BGE, couveuse d’entreprise : le culturel, les associations, la santé, l’immobilier, le commerce. Comme le souligne par ailleurs Alexandre Laing, fondateur de Bulb in Town : « On est dans une démarche de proximité, 80% des dons s’effectuent dans un rayon de 10 km autour du porteur de projet ».
2. « Le crowdfunding, c’est pour les entreprises et les projets déjà établis. »
Faux. « Au contraire des levées de fonds traditionnelles, explique Guillaume Pépin de MyMajorCompany, l’une des 1ères plateformes, le crowdfunding est justement le chaînon manquant qui permet à tout un chacun de promouvoir son projet, même s’il n’est pas constitué en société ».
Idée !
En tant qu’animateur de votre réseau, vous pouvez donc avoir recours au crowdfunding pour organiser par exemple un événement ambitieux en sollicitant le 1er cercle de vos membres, mais aussi au-delà, le cercle de leurs contacts : partenaires, prospects, clients…
3.« Le crowdfunding pour être efficace suppose des budgets de communication importants. »
Faux. Pour que ça marche, affirme Jean-Marc Nourel, fondateur des plateformes Allfunders et Eduklab, oui le projet doit être bien raconté et communiqué, mais l’idée créative peut être très simple et économique ». Exemple : une étudiante a réussi à financer ses études à hauteur de 3000 € simplement en faisant une petite vidéo en stop motion, simplement en dessinant sur un cahier son parcours, son projet, sa vocation…
Les avantages du crowdfunding pour votre réseau
« On limite trop vite le crowdfunding à la recherche de financement », note Guillaume Pépin, avant d’en souligner ses nombreux autres avantages :
- C’est une opportunité unique de tester votre projet et d’animer une communauté.
- Les personnes engagées ne font pas que donner, elles peuvent également donner leur avis, proposer des pistes de développement.
- La formule la plus fréquente de la part des entreprises consiste à proposer aux donateurs des contreparties. Là encore, c’est l’occasion de tester l’intérêt pour votre offre. Jimini’s qui proposait une dégustation de criquets grillés en apéritif a ainsi levé 11500€ ! Sans parler du buzz (on n’en attendait pas moins pour ce genre d’activité).
- Vous pouvez donc non seulement obtenir une avance sur trésorerie sans intérêts, faire la prévente de votre offre, et faire remonter des commandes et des pré-achats.
Les 5 points-clés de votre projet
« Selon Jean-Baptiste Sciandra, vous devez bâtir un véritable plan marketing de votre projet de crowdfunding ». Celui-ci se construit autour de 5 points-clés :
- Le story telling. Sachez scénariser votre initiative et lui donner tous les aspects d’une histoire captivante : les personnages, l’ambition, la genèse, les soutiens. Obtenez des témoignages originaux. Utilisez au besoin les codes des bandes-annonces de film.
- Le système de contrepartie. Il est important : nombreux sont les internautes qui vont vous découvrir pour la 1ère fois. Sans liens directs, ils seront plus enclins à donner si vous leur proposer un cadeau. Faites simple : une prime à télécharger si vous êtes consultants, une invitation spéciale si vous tenez une boutique.
- Le montant de la collecte. Combien voulez-vous obtenir. La somme doit être bien évaluée en fonction de l’ambition du projet, de sa capacité à mobiliser. Les donateurs doivent comprendre très précisément ce qu’ils financent. Attention à ne pas être trop gourmand car vous risquez de ne pas pouvoir amorcer la pompe par manque de crédibilité.
- Le temps de la campagne. A vous d’établir des échéances précises. Il y a une finalité : ouverture, événement, mission à réaliser. Par exemple pour une association caritative : organiser un week-end à la plage pour des enfants défavorisés.
- La préparation visuelle du projet. Vidéo, photos, publicités : à vous de faire preuve de créativité pour séduire vos futurs donateurs.