Notre expert brise un tabou et montre comment un entrepreneur peut s’appuyer sur des échecs pour bâtir sa réussite. Créer son activité, ça ne marche pas toujours du 1er coup, mais une chose est sûre : quand ça marche, c’est que l’on a su actionner son réseau.
Passer de la lumière à l’ombre
Un entrepreneur qui se lance a tout de l’homme politique en campagne… Il arbore un air conquérant et clame haut et fort les victoires à venir ; il rencontre, charme et sourit ; il s’expose à tous les regards, courant les soirées d’entrepreneurs et les événements d’incubateurs ; il parle « positif », pense « positif », agit « positif ».
Mais aux premières difficultés de l’entreprise, nombreux sont ceux qui délaissent la lumière pour le confort d’un nouvel anonymat. Reporter les réunions d’équipe, déléguer de façon excessive, privilégier le télétravail, refuser les propositions de communication, ignorer les invitations aux événements, réduire la fréquence des contacts clients, etc. : les premières envies de visibilité deviennent bien vite des envies de rien… Rien à expliquer, rien à justifier, rien à partager…
Mais se couper de son réseau, c’est se couper de l’information utile et donc des bonnes opportunités ; c’est casser l’équilibre que procurent les rencontres et l’échange ; c’est finalement arrêter d’entreprendre…
3 conseils à retenir :
Ne laissez pas l’isolement s’imposer dans votre vie d’entrepreneur. On est bien vite oublié quand on se coupe des autres ; plus difficile et lente est la reconquête.
Ne filtrez pas les rencontres potentielles. Les belles surprises se cachent aussi derrière les rencontres à priori improbables.
La solitude est utile et s’organise. J’ai pris l’habitude de la cultiver régulièrement pour m’assurer le recul et les réflexions qui redonnent de la perspective.
Masuperidee.com
«J’ai une super idée, mais je ne peux pas t’en parler… »
Il y a tant d’idées qui ont été présentées ainsi, et qui continuent à prendre la poussière dans les secrets de leur propriétaire. Parce qu’une idée, on se dit toujours qu’on est le seul à l’avoir eue ; qu’elle va révolutionner le monde, sinon la vie ; qu’elle est une fortune à retardement, à même de garantir le compte en banque garni, la grande maison, les longues vacances… et la retraite anticipée.
Mais présenter ainsi son idée, c’est lui ôter deux chances :
Celle d’être confrontée à l’avis des autres, et d’être nourrie et améliorée par leur expérience et leur regard.
Celle aussi d’être clarifiée à force d’être présentée. Communiquer sur son idée, c’est s’entrainer à l’expliquer ; c’est la rendre de plus en plus intelligible ; c’est déjà commencer à la vendre.
3 conseils à retenir :
- Parlez de votre idée. Il n’y pratiquement aucune chance qu’elle soit reprise ou copiée, et encore moins de chance pour que la copie éventuelle soit réussie ;
- Gardez en tête que bien parler de son idée ne veut pas dire non plus « à tort et à travers » et « à n’importe qui » ;
- Restez lucide sur la capacité de vos interlocuteurs à émettre un avis sur le sujet présenté. Recevez tous les avis, mais sachez en évaluer l’origine et la portée.
Ciel, mon expert est défaillant !
C’est un cas tellement répandu. La société vient d’être lancée, il y a tout à imaginer, créer, lancer, développer, produire. Il faut communiquer. Il faut vendre. Il faut recruter. Il faut facturer. Il faut encaisser.
Ah, il y a cet expert-comptable à trouver aussi. Mais comme expert-comptable, ça ne rime pas toujours avec « médecin de famille » ou « notaire de famille », trouver la perle rare n’est pas toujours si simple que ça. Et puis l’on sous-estime souvent son rôle clé, la qualité de son expertise et l’ensemble des services qu’un expert-comptable, lorsqu’il est efficace et impliqué, peut donner. Du coup, la tentation de choisir un peu au hasard, de façon légère et sans y passer trop de temps, est un réflexe bien répandu. Avec une conséquence très répandue aussi : on s’est trompé d’expert-comptable !
3 conseils à retenir :
- Demandez, questionnez autour de vous et faites fonctionner le réseau. Il y a plus de chances de trouver la perle rare sur les conseils d’un tiers, qu’en feuilletant les pages jaunes.
- Consultez-en plusieurs et prenez le temps de formaliser et bien comprendre la lettre de mission. Des responsabilités bien définies et des engagements pris, c’est déjà un premier pas vers la bonne collaboration.
- Je me suis trompé d’expert-comptable au démarrage de notre aventure, et bien trop tardé pour en changer. Vous avez un doute ? Parlez-lui. Le doute persiste ? Changez sans attendre.
Le fantasme du secteur inconnu
L’herbe est plus verte ailleurs ! Ils sont nombreux les « jardiniers-entrepreneurs » à se laisser tenter par le jardin d’à côté. Autrement dit, nombreux ces apprentis entrepreneurs qui répondent aux sirènes d’un secteur dont ils ne connaissent rien : le métier, le langage et les codes, les usages et les pratiques, les acteurs clés, les idées déjà explorées puis abandonnées…
Et si on le fait, c’est pour des raisons toutes simples, mais pas toujours rationnelles : s’échapper d’un secteur d’activité dans lequel on ne s’épanouit plus ; répondre à une passion ou une aspiration ancienne dont on pense pouvoir se faire un plaisir quotidien ; avoir eu une l’idée d’une application et la considérer comme révolutionnaire (Mais pourquoi donc n’y ont-ils pas pensé avant…?).
Mais être neuf, c’est courir le risque de sous-estimer les « barrières à l’entrée » ou de les découvrir trop tard, de se tromper de business model par méconnaissance et manque d’expérience, ou encore de perdre du temps et devoir investir pour compenser le retard pris et rattraper les concurrents.
3 conseils à retenir :
- Ouvrez-vous, rencontrez, participez aux forums et salons, fréquentez les clubs professionnels de ce nouveau secteur, il vous faut devenir vite le destinataire d’informations privilégiées.
- Cherchez des sponsors et des « protecteurs » dans le nouveau secteur visé. Ils sont une clé pour éviter les erreurs et les éventuelles actions de nuisance pour vous freiner dans votre projet.
- Tirez profit de votre regard neuf pour expérimenter d’autres business models, en vous laissant la possibilité d’en changer ou de rebasculer vers ceux qui ont fait leur preuve en cas d’insuccès.
Je suis un super-héros !
Il voit tout, il fait tout, il solutionne tout. Normal, c’est un super-héros ! Croyez-le ou non, ceux qui se sentent pousser une cape dans le dos sont bien plus nombreux qu’on ne l’imagine. Ils se voient les super-héros de leur entreprise et ce statut de sauveur leur donne l’énergie et la légitimité pour tout faire. Du matin au soir, tous les sujets y passent, et plus il y en a, plus ils se sentent indispensables à la bonne marche de leur entreprise.
Mais à trop vouloir en faire, on finit par oublier que l’on n’est pas expert en tout, que l’excès participe à l’usure, et que ceux qui vous entoure ne considèrent pas forcément votre boulimie comme un gage de réussite.
Consulter et questionner son réseau, partager les difficultés qui sont les siennes, ou encore bénéficier des regards spontanés et positivement critiques, peuvent aider à retrouver la voie de la conscience et du réalisme. Des interlocuteurs qui faciliteront l’accès aux tiers experts et conseils susceptibles de vous alléger ; qui vous permettront de gagner en efficacité et rapidité ; et contribueront à économiser votre temps, pour le consacrer à ce qui vous est vraiment utile.
3 conseils à retenir :
- Mobilisez vos réseaux. Ils recèlent des trésors d’expertises et de services pour alléger votre charge et aider à vous reconcentrer sur l’indispensable.
- Apprenez à déléguer et vous entourer des meilleurs. Vous avez de la chance : il y en a partout autour de vous.
- J’avais créé un comité de surveillance constitué d’investisseurs et d’experts. Il a joué un rôle clé pour nous aider à réfléchir et bien décider.