Réseauter dans une soirée où vous ne connaissez personne… Rien que l’idée vous donne le trac ? C’est le moment de cultiver les bonnes pratiques spéciales introvertis et vous préparer une rentrée qui vous étonnera vous-même.
Exercice 1 : le jeu sans enjeux
Les vacances approchent. Même si vous êtes casanier, c’est toujours l’occasion de rencontrer des gens : voisins, commerçants, touristes qui cherchent leur chemin, personnes qui assistent au même spectacle que vous, consommateurs aux terrasses de café ou de restaurant. Là vous êtes sûr de n’avoir rien à vendre, donc aucun scrupule et aucune pression. Profitez-en. C’est très simple : souriez tout le temps, dites bonjour aux personnes que vous croisez, à côté desquelles vous vous asseyez, échangez des paroles simples et posez des questions légères. Ces vacanciers, qu’ont-ils fait de leur journée ? Rendez service : renseignez des touristes (s’ils ne parlent pas français, c’est encore mieux), aidez une grand-mère à traverser… cet entraînement quotidien et estival va totalement vous transformer en installant des habitudes et des comportements qui deviendrons des réflexes dans des situations professionnelles à enjeux.
Exercice 2 : Le brise-glace
Avouez-le : le pire, c’est quand il faut parler à un inconnu, non ? À partir du moment où vous demandez ce que vous pourriez bien lui dire (ou pire, lui demander !), c’est fichu : vous êtes parti pour vous faire des nœuds dans la tête ! N’oubliez pas que le but dans une conversation de réseau, c’est de faire rapidement connaissance avec votre interlocuteur et de le libérer aussi vite en lui donnant envie de vous revoir. Alors, comment faire ? Vous avez intérêt à vous préparer un stock de phrases brise-glace. Des questions ouvertes que vous pouvez décocher sans réfléchir à la moindre occasion. Faites simple. Du type : « Comment vous est venue l’idée d’entreprendre ? Que recherchez-vous dans cette soirée ? Qu’est ce qui vous plaît le plus dans votre métier ? etc. Quand vous vous intéressez à quelqu’un, ce quelqu’un va s’intéresser à vous, c’est mécanique. Aussi, ayez aussi votre bande-annonce toute prête à l’emploi. Une présentation accrocheuse de votre parcours en deux minutes maximum. N’hésitez pas à demander dans quelle mesure ce que vous dites intéresse votre interlocuteur ou une personne qu’il connaît dans l’assistance.
Exercice 3 : La station-service
Le principe est simple : c’est près du bol de sangria qu’on se fait le plus d’amis ! Postez-vous à des endroits stratégiques, à côté du buffet et n’hésitez pas à faire le service. Effet garanti ! « Je les ai goûtés, ils sont très bons… Qu’en dites-vous?… » Et voilà un premier contact qui s’engage bien…
Si la foule des invités vous tétanise, un autre truc gagnant : proposez aux organisateurs de la manifestation d’aider à l’accueil des invités : fournir les badges, renseigner sur les participants, etc. Vous devenez du coup une cheville ouvrière de l’événement et, situation inédite, ce sont les autres qui viennent à vous en vous demandant quelque chose !
Exercice 4 : Le ballon d’oxygène
Il s’agit là d’un mode de programmation personnelle, à la fois très simple et extraordinairement efficace. Lorsque vous sentez que votre émotion est forte : trac, mains moites, nervosité excessive…
Procédez comme cela :
- Prenez note de votre état : décrivez-le en quelque site en vous parlant à vous-même – « tu vois tu commences à t’impatienter, tu t’agites, tes pensées sont confuses… ». Vous n’émettez aucun jugement, vous vous contentez de noter.
- Vous vous asseyez et fermez les yeux. Ecoutez les bruits, concentrez-vous sur les points d’appui de votre corps sur le siège. Accordez-vous ainsi une minute en vous contentant de respirer. Comptez vos respirations jusqu’à 10 puis recommencez un nouveau cycle. Parfois des pensées vont vous distraire. Quand c’est le cas, faites-vous simplement la remarque comme de quelque chose de normal, laissez-les passer en vous remettant à compter vos inspirations.
- La minute passée, refaites doucement surface et observez en ouvrant les yeux l’écart entre votre état et celui dans lequel vous avez entamez cette séquence. Vous vous sentez plus léger. Vous respirez plus librement. Parfait !
Exercice 5 : La courte-échelle
Si vous avez malgré tout du mal à initier un contact direct avec un inconnu, il vous reste deux solutions. La première : abordez un invité que vous connaissez déjà, ne serait-ce que de vue (ou un organisateur) et après un court moment d’échange, demandez-lui de vous présenter une de ses connaissances. Cela permettra à chacun de faire de nouvelles connaissances. Soyez certain que s’il peut, votre contact sera ravi de vous rendre ce service car il est toujours valorisant de mettre des gens en contact. Et pourquoi ne pas répéter l’opération avec le suivant puisque maintenant vous êtes rodé ? Vous-même, changez de point-de-vue et mettez-vous dans la posture inverse de celui qui rend service. Vous serez étonné de constater comme c’est plus facile d’initier un contact pour quelqu’un d’autre que soi-même. Vous êtes par exemple venu avec un ami. Vous savez ce qu’il cherche. Allez donc voir avec lui un organisateur qui pourra identifier pour vous un contact utile. Présentez-vous et lancez-vous : « Excusez-moi monsieur, un des organisateurs de cette soirée m’a parlé de vous et j’ai pensé que vous seriez intéressé de rencontrer Monsieur (votre ami) qui travaille dans le même secteur que vous ». Encore une fois, les médiateurs sont très considérés et recherchés dans les événements réseaux et même si votre stratégie était mûrement réfléchie et préparée, vous passerez pour un expert et un connecteur auprès de votre contact.
Exercice 6 : Faire le blanc
S’il y a bien une chose qui terrorise l’introverti (et je sais de quoi je parle) c’est bien les blancs dans une conversation. Le gros flottement qui met mal à l’aise (surtout vous). Commencez déjà par vous raisonner. Dans une conversation, on est toujours deux à porter un blanc. C’est déjà moins lourd. Ensuite, vous pouvez vous entraîner à accepter les blancs et même à les créer ! Par exemple, lorsque votre contact a répondu à l’une de vos questions, marquez un silence et hochant la tête. Ce genre de silence vaut de l’or ! Votre interlocuteur a l’impression que vous réfléchissez à tout ce qu’il vient de vous dire et que vous étiez donc particulièrement attentif. Vous avez la main, il attend votre commentaire. Reprenez en commençant par une formule du type : « En vous écoutant, je me demandais si… » Si toutefois, il n’a pas été le premier à rompre le silence pour vous interroger à son tour !
Exercice 7 : Le memory
Dès le premier jour de vos prochains congés, vous allez vous lancer le petit défi suivant. En toute occasion, entre amis ou dans les situations que nous avons passées en revue dans l’exercice n°1, le jeu sans enjeux, entraînez-vous à obtenir et retenir de chaque personne que vous rencontrez au moins les 3 informations suivantes :
- Son nom
- Une caractéristique de son physique
- Une relation commune ou un de ses centres d’intérêt
N’hésitez pas à vous répéter ces informations. Faites le point chaque jour. « À quoi cela peut bien me servir ? » vous demandez-vous ? À rien, sauf à vous entraîner, à acquérir un réflexe et à développer votre mémoire, toutes choses dont vous aurez absolument besoin pour réseauter. Nombreux sont les introvertis qui n’osent pas aller vers quelqu’un qu’ils connaissent, voire même qu’ils évitent pour la simple raison qu’ils ne se souviennent plus de son nom !