En réseau, il n y a pas de rapport hiérarchique. Parfois, on aimerait… Sur un projet commun, lors d’une simple réunion de travail, ou lors d’un événement, comment détecter les fauteurs de troubles et trouver la parade ?
Gérer les personnalités difficiles est en réseau comme en entreprise une tâche complexe. En tant qu’animateur de réseau, il vous appartient de trouver les formules qui pourront rendre la collaboration plus productive. D’autant que ces profils atypiques sont loin de n’avoir que des défauts.
L’indécis. Empêchez-le de se mettre à cheval sur deux cases de l’échiquier
Dans un groupe de travail, il compte pour 4 participants ou 5 et plus. En effet, il peut changer d’opinion en fonction des circonstances et quand enfin il a décidé, cela veut dire qu’il a décidé pour le moment… Il peut revenir dessus. Et d’autres membres du groupe peuvent être tentés de faire la même chose. Par contre, quand ça n’aboutit pas, n’allez pas lui tenir grief de son indécision. « Mais je n’y suis pour rien ! » pourra-t-il s’indigner. De fait, dans sa logique, il n’a pas plus décidé ce qui arrive que le reste…
La parade :
Déterminer une deadline précise pour la prise de décision du groupe. Sans consensus, prévoyez une décision par défaut (à la majorité par exemple ou sur une base minimale du projet ou des participants). Quand arrive l’échéance, c’est fini ! Il n y a plus rien à discuter.
Le délayeur et comment l’empêcher de noyer le poisson
C’est un fan de l’information. Donnez-lui la parole et vous pouvez être sûr qu’il va la garder… longtemps. Il aime bien les PowerPoint avec de très nombreux points, et surtout les lire en entier.
La parade :
Prévoyez des ordres du jour écrits, avec des temps limités pour chaque sujet. Instituez les meeting « Power Point Free » ou une autre astuce : la réunion Twitter. Faites des tours de table avec pour règle que chacun fasse un tweet oral.
Exemple : pas plus de 30 mots à la fois.
Le génie, sa vie, son œuvre et comment le faire redescendre sur le plancher des vaches
Dans son esprit, il est une légende. Le problème, c’est qu’il pense que dans le vôtre aussi. Quel que soit le sujet, il lui rappelle ses prouesses passées. Quant à l’avenir, il est peuplé de projets pharaoniques. Tout cela, vous comprenez bien, vient au détriment de ce qu’il pourrait produire de génial ici et maintenant.
La parade :
Pour le génie, accordez-lui le bénéfice du doute. Pour son intervention dans le projet, découpez-la en plusieurs petits tronçons et à chaque étape demandez-lui ce qu’il a fait de grand. Stimulant.
Le pure player et comment lui sortir la tête de son écran
Lui, ne jure que par le web. Toute l’activité de votre réseau se confond avec l’actualité des réseaux sociaux. Cela justifie qu’il ne décolle jamais de son écran pour créer du relationnel, entretenir votre réputation numérique, etc…. et aussi réseauter un peu sur tout et n’importe quoi avec n’importe qui…
La parade :
Donnez-lui des objectifs mesurables, par exemple un nombre donné de prospects ou de partenaires qualifiés capables de vous accompagner sur tel projet.
Le rebelle : une énergie à canaliser
L’autorité, les conventions sociales, ce n’est pas son truc. S’il y a des règles, c’est pour les transgresser. Il polémique sur tout. Quant aux délais, il peut prendre un malin plaisir à les dépasser du moment qu’il maîtrise ce qu’il fait. Il aime s’engager pour une cause sans trop mesurer les conséquences de son engagement.
La parade :
Tourner son énergie rebelle vers la bonne cible. Non pas vers le réseau et son fonctionnement certes perfectible, mais vers ses objectifs, par exemple trouver des clients et des partenaires. Son caractère militant peut très bien s’en faire l’avocat, et l’inciter à repenser lui-même l’organisation du réseau qu’il juge bureaucratique afin de satisfaire vos clients. C’est ce que tout le monde veut après tout, non ?
Le volcanique et comment éviter les éruptions
Dès que les choses ne se passent pas comme il le souhaite, c’est l’explosion ! Il hurle au téléphone, il tempête en réunion, vous postillonne dessus. Même ses e-mails, il les écrit en lettres capitales. Même si en général il s’excuse très humblement par la suite, toute l’équipe appréhende la prochaine éruption et marche sur des œufs.
La parade :
Monter d’un cran votre propre intensité sans quoi vous ne serez pas entendu et refusez de poursuivre dans une ambiance non-professionnelle. Au besoin, quittez la réunion ou les lieux. Ça calme.
Le procrastinateur et comment faire pour qu’il soit au rendez-vous
Pourtant, il était tout feu tout flamme et d’accord pour se mettre à fond sur le projet. Mais plus l’échéance approche et moins on arrive à le joindre. Quand finalement l’opération est bouclée, souvent parce que d’autres membres lui ont donné un coup de main en urgence, il lui faut quelques jours pour éliminer tout ce stress.
La parade :
A ce stade, il ne reste plus que les bonnes vieilles méthodes du micro-management. Des points fréquents, voire quotidiens et des alertes au moindre écart.
Bien sûr, il va de soi que ni vous ni moi ne présentons, de près ou de loin, ces genres de travers. Mais pour plus de sécurité, restons vigilants et restons notre premier sujet d’observation. Sait-on jamais ?