Doit-on faire confiance à nos intuitions dans nos relations personnelles et professionnelles ? Ou faut-il au contraire s’en méfier ? Mais au fait de quoi s’agit-il ? Découvrez avec notre experte une puissante ressource pourvu qu’elle soit bien comprise et suivie…
Avec Meryem Le Saget, consultante et auteure du best-seller Le manager intuitif – Editions Dunod
L’intuition, qu’est-ce que c’est ?
L’intuition est un mode de connaissance directe qui ne procède pas d’une logique rationnelle ou d’un savoir organisé. C’est une forme de perception très ancienne, proche de l’instinct, antérieure au langage, qui utilise des capteurs externes sur l’environnement et des capteurs internes sur nos sensations et nos émotions.
A quoi sert-elle ?
Dans la mesure où l’intuition ne passe pas par tous les circuits de l’analyse, elle permet donc d’accéder très rapidement à des solutions plus justes, souvent innovantes ou inattendues.
En situation :
Vous rencontrez un nouveau contact dans votre réseau et au cours de vos échanges, vous convenez que vos expériences sont très complémentaires et pourraient amorcer un partenariat fructueux. Pourtant quelque chose vous retient, sans que vous sachiez déterminer précisément quoi. Vous êtes pourtant suffisamment averti et professionnel pour dépasser une première impression. Pourtant selon votre propre canal perceptif, une voix intérieure vous parle, vous ne sentez pas bien cette relation, ou bien encore vous trouvez qu’il y a quelque chose de flou, de pas clair. C’est votre intuition qui vous envoie un premier message. Attention toutefois, il est encore trop tôt pour en tirer des conclusions que vous pourriez regretter.
L’intuition est-elle un don réservé à quelques élus ?
Non. Il s’agit bien plutôt d’une aptitude, d’une compétence. Tout le monde est capable d’intuition. Pour les neurologues, c’est une fonction naturelle du cerveau : ils peuvent cartographier les zones qui s’activent pour produire les intuitions. Si l’on observe des inégalités, elles sont purement culturelles, dues à des modèles éducatifs ou des croyances particulières. Et donc peuvent se corriger.
Exemple :
certains hommes se disent sans intuition parce qu’ils ont été éduqués pour valoriser leurs capacités de raisonnement. En intuition comme en dessin : quand on croit qu’on est nul, on ne s’autorise, en effet, qu’à être nul. A contrario, certains hommes comme les agriculteurs, ont des valeurs terriennes qui aiguisent leur intuition : sens du climat, compréhension des animaux, perspicacité… Quant à la fameuse intuition féminine, n’est-elle pas plutôt le signe d’un modèle social qui permet l’expression des émotions, un droit à la fragilité qui favorise le ressenti ?