Nos regards en disent long et nous trahissent ! En observant bien le langage des yeux de votre interlocuteur, vous en savez plus sur ce qu’il pense. À vous de vous adapter.
Qu’est-ce que la calibration du regard et le langage des yeux?
Qu’est-ce que la calibration du regard ? Cette technique d’observation consiste à décrypter les réactions émotionnelles de votre interlocuteur, sa façon d’évaluer vos propos et de décider. Vous pouvez ainsi recueillir des indices utiles pour améliorer votre communication.
Nous avons tous un canal sensoriel dominant qui détermine notre profil émotionnel. Les mouvements des yeux permettent de le détecter et de vous synchroniser.
Décodez le profil émotionnel par le visuel : les yeux au ciel
Votre interlocuteur a souvent le regard qui décolle. Il est sensible aux images, aux couleurs, aux formes.
Indices complémentaires : Les visuels sont souvent soucieux de leur apparence : coiffure, maquillage, tenue vestimentaire. Leurs gestes sont plutôt vifs, leur voix tonique. Ils savent accrocher votre regard.
Ce qu’il dit : Son canal sensoriel se retrouve dans ses propos : il « voit » bien ou pas ce que vous lui dite, il veut y « regarder de plus près », c’est « clair », c’est « flou », ça « contraste avec… », votre idée est « lumineuse », …
Quel impact sur votre communication : Pour vous faire comprendre, utilisez des images. Exemple : « cet objectif c’est comme vouloir faire rentrer un éléphant dans une boîte d’allumette ».
Décodez le profil émotionnel par l’auditif : les yeux sur la ligne d’horizon
Votre interlocuteur est sensible aux sons, aux intonations et modulation de voix, aux mélodies. Il retient bien les paroles qu’il a entendues. Son vocabulaire est plutôt riche. Indices complémentaires : Il peut être tenté d’incliner la tête en vous regardant durant l’entretien.
Ce qu’il dit : « j’entends bien », « ça sonne bien», cette tenue est « criarde », « ça me parle », …
Quel impact sur votre communication : Soyez précis dans le choix des mots et variez le ton de votre voix selon que vous affirmez vos convictions, que vous faites une suggestion, que vous demandez un avis, etc.
Décodez le profil émotionnel par le kinesthésique : les yeux sous la ligne d’horizon
Méfiez-vous de vos à priori ! Si votre interlocuteur baisse les yeux, cela ne veut pas dire qu’il cache son jeu, mais qu’il ressent physiquement la situation. Ses sens dominants sont le toucher, le goût et l’odorat.
Ce qu’il dit : « ça marche », « ça me touche », « je ne peux pas la sentir (c’est physique) », « c’est chaud, ce planning », etc. Indices complémentaires : Votre interlocuteur va volontiers au contact : poignées de main, tape sur l’épaule, etc. Dans un fauteuil, il prend une pose confortable, voire il s’étale.
Quel impact sur votre communication : Sachez joindre le geste à la parole.
Comment lire dans le regard ?
Au fil de la conversation, votre interlocuteur va d’une part réagir selon son profil émotionnel en visuel, auditif ou kinesthésique, et d’autre part se remémorer des perceptions antérieures (si ses regards se portent sur votre droite) ou s’appuyer sur la situation pour construire des représentations, se projeter dans le futur (regards portés sur votre gauche).
Entraînez-vous au décodage visuel des personnages lorsque vous regardez un film. Suivez les interviews d’un artiste ou d’une personnalité très connue : quel est son profil émotionnel ? Et bien sûr, pourquoi ne pas vous exercer en famille ?
Visuel construit
Votre interlocuteur imagine une scène qu’il n’a pas vécue. Il fait un projet ou visualise les conséquences d’une situation.
Ce que vous pouvez faire : Quand vous lui faites une suggestion ou une recommandation, aidez-le à mettre en scène cette solution, en lui faisant préciser ce qu’il imagine.
Visuel souvenir
Votre interlocuteur revoit comme un film des événements passés qu’il met en relation avec l’instant présent.
Ce que vous pouvez faire : En situation de décision, demandez-lui de décrire ce qui lui paraît encore flou pour lui.
Auditif construit
Votre interlocuteur est en train de créer une bande sonore liée à la situation. Il imagine un discours, cherche ses mots, invente des répliques.
Ce que vous pouvez faire : Gardez le silence pour ne pas créer d’interférences dans sa réflexion. Lorsqu’il se sera exprimé, sachez décoder aussi ses intonations de voix.
Auditif souvenir
Votre interlocuteur rejoue une bande sonore connue. Les souvenirs d’une conversation passée, une chanson qu’il associe à ce qu’il est en train de vivre.
Ce que vous pouvez faire : S’il hésite, vous pourrez lui faire énoncer ce qui compte le plus pour lui. N’hésitez pas à reformuler, voire répéter pour le rassurer et vous « mettre au diapason ».
Kinesthésique
Votre interlocuteur éprouve physiquement ce que lui évoque la situation. Son engagement émotionnel est fort, il est dans le ressenti, les sensations.
Ce que vous pouvez faire : Il est dans l’intuition. Ne cherchez pas à le convaincre avec des arguments rationnels, mais proposez des solutions avec lesquelles il se sentira plus à l’aise.
Dialogue interne
Votre interlocuteur se parle à lui-même. Il raisonne, il évalue les arguments, il hésite. Dans un contexte d’interrogatoire, les policiers interprètent ce regard de façon négative : le suspect invente une version mensongère des faits.
Ce que vous pouvez faire : Faites avancer le débat, en posant des questions ouvertes qui l’invitent à répondre et à « réfléchir tout haut ».