Au moment des traditionnelles bonnes résolutions, si l’on décidait d’en finir une bonne fois avec la morosité ambiante ? C’est ce que nous propose Philippe Bloch avec son énergie et son optimisme légendaires.
Un émetteur de bonnes nouvelles tu deviendras.
Les drames font partie de la vie. Mais oublier qu’elle peut aussi être excitante, colorée, exotique, romantique ou stimulante est un état d’esprit qui se paye cher. En matière économique, les prophéties auto-réalisatrices sont une réalité à laquelle nul n’échappe. La vraie bonne nouvelle (et rupture majeure) en ce début de millénaire est qu’Internet a profondément dérégulé le marché de l’information. Les réseaux sociaux ont transformé chacun de nous en « journaliste » potentiel, capable de renverser la vapeur, dans un sens comme dans l’autre.
Ta confiance plus souvent tu accorderas.
La confiance est le fondement de la démocratie. Laquelle est aujourd’hui menacée par la montée des communautarismes, des extrémismes et de l’intolérance, dont le point commun est le rejet, voire la haine de « l’autre » (le riche, l’immigré, le Musulman, le Juif, le Noir, l’homme politique, le gay, le patron, peu importe, l’essentiel étant qu’il ne me ressemble pas). Que cela n’empêche pas chacun d’entre nous de modifier dès à présent ses mauvaises habitudes quotidiennes. Commençons par avoir confiance en nous-même, et réapprenons à faire confiance aux autres.
Sur ce qui dépend de toi tu te concentreras.
Plutôt que de nous mesurer aux autres et de regretter ce qui nous manque, nous ferions mieux de comparer nos vies ou notre situation à ce que nous voudrions qu’elles soient et de nous mettre au travail sans tarder ! En matière de comparaison, la seule personne qui doit compter, c’est soi-même ! Où en sommes-nous de nos rêves ? Qu’avons-nous fait pour qu’ils se réalisent ? Il y a bien sûr des choses que l’on ne peut pas changer. Mais elles sont peu nombreuses, et il y a mille façons d’être heureux malgré elles.
De personne jamais rien tu n’attendras.
Au lieu de chercher les raisons de leur malheur collectif à l’extérieur de leurs frontières où chez je ne sais quel ennemi imaginaire, les Français doivent comprendre que personne ne réglera plus leurs problèmes à leur place. Toute dépendance est une addiction dont nous devons apprendre à nous libérer. Les entrepreneurs le savent mieux que quiconque, dont la force est de ne jamais rien demander à personne, et de tout mettre en œuvre pour préserver leur indépendance. Entreprendre aguerrit. Surprotéger affaiblit.
Des projets fous tu imagineras.
La capacité à rêver et à faire des projets (petits ou grands) est une machine de guerre anti-morosité. Quels que soient notre âge, notre condition sociale, nos revenus, nos joies ou nos soucis, une vie sans projets est une vie sans lendemain. L’envie s’éteint peu à peu, le plaisir s’évanouit et la déprime s’installe quand rien ne pointe à l’horizon. Nos projets ne nous aident pas simplement à supporter notre existence. Ils la rendent belle, excitante, inattendue, surprenante. Parfois agaçante, décevante ou frustrante bien sûr, mais ils sont la vie.
La nostalgie tu banniras.
Rien ne prouve qu’avant était mieux qu’aujourd’hui. Comment peut-on vivre dans le passé, alors que le présent est si excitant ? Et le futur, plus encore. Plus on regrette ce qui n’est plus, et plus on laisse le passé influencer notre moral. La nostalgie est toujours mauvaise conseillère. Il est temps d’arrêter de nous en nourrir. Notre démocratie est certes imparfaite, mais nous sommes plus libres et plus émancipés qu’aucune des générations précédentes ne l’a jamais été. Seulement voilà, pour faire du neuf, il faut bannir la nostalgie et accepter de se priver de tout ou partie de l’ancien.
Le goût du risque tu retrouveras.
D’espérance, le progrès est devenu contrainte subie. La peur du danger, de la nouveauté et de l’inconnu serait-elle le nouvel ADN peu glorieux de la marque France ? Prendre en chaque chose les précautions nécessaires est une absolue nécessité qu’il convient de préserver à tout prix. Mais accepter que la surenchère sécuritaire corrompe à ce point notre rapport au risque est une aberration qui nous isole. Les risques font partie de la vie. Réapprenons le plaisir qu’il y a à plonger dans l’inconnu, et remplaçons dans notre Constitution le principe de précaution par la poursuite du bonheur.
Ton pouvoir tu conserveras.
Il y a mille et une façons d’abandonner notre pouvoir. À un amant, un patron, un enseignant, une religion, un coach, un parent, un enfant, un psy, un expert, une idole, un juge, un avocat, un sportif, un artiste, etc. L’essentiel est pourtant de toujours conserver une estime de soi suffisante pour ne jamais se sentir inférieur à ceux qui pourraient être tentés de prendre l’ascendant sur nous et de réagir dès qu’une menace se fait sentir, en puisant au fond de nous le pouvoir enfoui avec lequel nous sommes nés. Ce génie intérieur que l’on bâillonne trop souvent au lieu de l’appeler à la rescousse en cas de crise.
La bienveillance toujours tu incarneras.
Qu’il soit familial, amical ou professionnel, choisi ou subi, récent ou de longue date, notre entourage nous influence bien plus que nous ne le réalisons. Chacun de nous est sensible à la façon dont il est vu, observé, évalué. D’où l’importance de tout faire pour limiter au quotidien l’influence des êtres toxiques qui polluent le nôtre, y compris parmi nos proches. Refusons d’entrer dans leur jeu. À défaut de pouvoir les éliminer, sachons les repérer et changeons de trottoir quand nous les croisons. Éliminons de notre carnet d’adresses, réel ou virtuel, tous ceux qui ont un rapport anxiogène au futur.
Par Philippe Bloch, auteur de Tout va mal, je vais bien ! ou comment vivre heureux dans un monde de merde (Ventana Editions).Fondateur de Colombus Café, Philippe est un auteur à succès : Service Compris 2.0 (Ventana Éditions), Bienheureux les Fêlés… (Robert Laffont, 2003), mais aussi conférencier, Animateur de « L’Entreprise BFM », et fondateur de Bookeetown (www.bookeetown.com).