Vous respectez scrupuleusement les principes du brainstorming, alors pourquoi le groupe que vous animez reste pauvre en idées ? Il est peut-être temps de casser les règles.
Brainstormons sur le sujet…
Mauvais temps pour le brainstorming.
Cette méthode de créativité de groupe a été beaucoup décriée depuis sa création par le publicitaire Alex Osborne dans les années 40. Les enquêtes sociologiques se suivent et concourent aux mêmes conclusions : des individus travaillant chacun de leur côté produisent plus d’idées que les mêmes, réunis lors d’un groupe de créativité.
Ce qui pose une série de questions :
- Quels points de la méthode faire évoluer pour améliorer les résultats d’un brainstorming ?
- Existe-t-il un autre moyen plus efficace de stimuler la créativité de groupe ?
- Pourquoi continuer cette pratique, même si les résultats sont mitigés ?
Faire taire la critique.
C’est un des premiers commandements du brainstormeur : à bas la censure, on ne critique pas les camarades ! L’animateur invite les participants à faire preuve d’écoute, de bienveillance, à laisser les idées s’exprimer sans jugement. Vous avez tous déjà entendu et suivi cette consigne: « Quand vous n’êtes pas d’accord avec un intervenant, ne dites pas « Oui, mais, ou Non car… ». Dites Oui, et… afin d’enrichir son idée ».
Certes cette discipline fluidifie et normalise les relations au sein du groupe, mais érigée en dogme, elle finit par inhiber la créativité. Au contraire, un bon gros débat contradictoire provoque chez les participants un engagement bien supérieur et stimule de ce fait la production d’idées. Les frictions humaines créent les étincelles de la créativité.
Favoriser les associations libres.
A priori, ce parti-pris permet la production d’idées en grande quantité.
Voilà le mur couvert de post-it. Les participants qui ont été encouragés et félicités à chacune de leurs contributions sont satisfaits. Le problème, c’est qu’il n’y a parfois pas grand-chose à sauver du déluge.
Pourquoi ?
Parce que les règles policées du brainstorming créent un conformisme qui rend les productions très conventionnelles et prévisibles. Si vous demandez ce qui est rouge, vous obtiendrez sans surprise : le sang, le vin, le rouge-gorge, la cape du torero et dans le meilleur des cas le petit livre de Mao…
Par un effet de paresse sociale le groupe tend à se caler sur le moins contributif de ses participants. Il manque l’événement en rupture, le cancre de la classe, l’effet de surprise qui déclenche une vision nouvelle.
Libérez la parole.
Voici encore un principe sacro-saint du brainstorming. Il s’agit de produire le plus grand nombre d’idées possibles en un minimum de temps sans discuter sur la valeur de ces idées. Vient donc assez vite le moment où la parole s’emballe. Quelques leaders spontanés s’expriment sans retenue et doublent les autres participants, alors que ceux-ci étaient sur le point de sortir une idée laquelle, du coup, leur sort de l’esprit. Un phénomène qui n’existe pas dans le travail individuel.
Le brainwriting, plus productif que le brainstorming.
Cette technique de créativité de groupe qui change les règles initiales du brainstorming a été validée par de nombreuses études, qui ont clairement établi l’efficacité.
En voici les principes-clés :
Une fois le problème et l’objectif posés, chacun note en silence durant la première session d’écriture ses premières idées.
Après recueil de toutes les idées, celles-ci sont débattues par l’ensemble du groupe.
Une nouvelle session d’écriture permet à chacun de développer de nouvelles idées en s’appuyant sur les réactions du groupe ou pour rebondir sur une idée déjà formulée par lui ou par un autre participant.
Sessions individuelles et d’échanges collectifs peuvent ainsi alterner à plusieurs reprises avant le processus de sélection final.