Comment être au centre des échanges tout en mettant en valeur vos interlocuteurs ? Il y a un art de la conversation qui prend sa vraie dimension en réseau. Et ce n’est pas qu’une façon de parler.
Les questions qui font avancer
Le célèbre auteur et conférencier Dale Carnegie donne ce conseil : « Interrogez les gens sur leur vie et vous vous ferez des amis pour la vie ». Observez comment les personnes qui ont du succès s’intéressent à leurs interlocuteurs. En les interrogeant et en les écoutant avec soin, ils se connectent avec eux à un niveau relationnel plus profond. Posez des questions ouvertes : « qu’est-ce que… ?, Quoi ?, Comment ?… » pour obtenir des réponses développées.
Interrompre, c’est rompre
Vous aimez qu’on vous coupe la parole ? Le faire à quelqu’un d’autre, c’est affirmer que votre voix et votre avis sont plus importants. Cela met votre interlocuteur sur la défensive ou au contraire génère chez lui une agressivité qui va l’inciter à vous interrompre également. La grande perdante, c’est la discussion qui devient sèche, sans vraies interactions et vide de contenu. Un moyen d’éviter ça : imaginez un post-it sur lequel vous écrivez le mot-clé qui résume l’intervention que vous voulez faire. Ainsi débarrassé, vous pouvez rester attentif à l’autre et quand votre tour viendra, votre post-it imaginaire vous aidera à retrouver le fil de votre pensée.
Relancer, reformuler, c’est éclairer
Vous n’avez pas d’avis ou d’éclairage particulier, rien à répondre pour le moment à votre interlocuteur ? Vous pouvez tout-de-même continuer d’animer la conversation.
Votre premier outil : la relance
Reprenez par exemple un extrait des propos de votre interlocuteur sur une tonalité interrogative.
Ex :
- En ce moment, la conjoncture n’est pas favorable pour le déroulement de mon projet.
- La conjoncture n’est pas favorable ?
Vous serez surpris par l’efficacité de cette astuce : votre interlocuteur embraye aussitôt.
Votre second outil : la reformulation
En faisant cela, vous témoignez de l’attention que vous portez à ce qui vient d’être dit. Vous aidez aussi, le cas échéant, votre interlocuteur à clarifier sa pensée ou son idée. Vous pouvez également inclure dans votre reformulation, ce que vous comprenez de son état d’esprit.
Pour reprendre l’exemple précédent :
- En ce moment, la conjoncture n’est pas favorable pour le déroulement de mon projet.
- Vous vous inquiétez de savoir si vous allez pouvoir achever votre projet ?
Nous ne sommes pas des professions sur pattes
Casser la routine ennuyeuse des échanges professionnels : les « de quelle société ? » » les « qu’est-ce que vous faites ? » et voilà 10 minutes de propos superficiels, en pilote automatique et sans investissement des interlocuteurs. Ceux qui réussissent en réseau, cherchent toujours la personne derrière son job et finissent par la rencontrer vraiment !
Voici le genre de questions qui peuvent aider :
« Comment conciliez-vous votre activité et vos objectifs personnels de vie ? »,
« Qu’est-ce qui vous a passionné récemment ? »,
« Qu’est-ce que vous aimez faire quand vous ne bossez pas ? ».
Un conseil : n’en donnez pas sans y être invité
On croit souvent aider les gens en leur disant quoi faire et comment faire pour réussir dans leur activité. Ces présupposés à l’emporte-pièce peuvent agacer. Posez d’abord les questions qui vont vous aider à mieux comprendre la situation. Si vous sentez que vous pouvez avoir un apport constructif, demandez la permission de l’exprimer.
Exemple :
- Est-ce que je peux vous faire une suggestion ?
Ou sur une forme plus allusive : - Il y aurait bien peut-être une solution…
Vous laissez à votre interlocuteur de saisir ou pas la perche que vous lui tendez. Alors seulement, il y aura un merci à la clé.
Vous l’avez compris : toutes ses conduites relèvent moins d’une tactique que d’un savoir-vivre qui incite au respect de vos interlocuteurs.