Pour faire marcher son réseau à plein régime, il faut savoir impliquer ses membres et obtenir d’eux une appropriation maximale des actions engagées.
Comment ? En mettant en place des moyens simples et intangibles et en saisissant toutes les opportunités de bien mesurer les motivations.
Voici donc les 4 points cardinaux pour ne jamais être déboussolé dans votre animation.
1. Soignez la phase d’adhésion
L’entretien de recrutement
C’est un moment décisif pour sonder et fonder la motivation future du candidat. Le piège réside dans le fait qu’il est en général facile de rejoindre un réseau. Cette démarche n’apparaît a priori pas impliquante pour certains. D’autres se sentent parfois obligés de rejoindre un réseau sans être convaincu de son intérêt.
Evitez l’adhérent non motivé et imposez-vous une ligne de conduite : ne pas céder à la tentation de vouloir à tout prix faire adhérer de nouvelles personnes pour avoir un nombre d’adhérents plus important. Préférez le qualitatif au quantitatif. À quoi vous sert l’adhésion de quelqu’un qui ne participera pas ? Vous devez trouver des gens réellement déterminés à faire avancer le réseau.
Faites bien comprendre à votre interlocuteur ce qu’il aura à faire et à ne pas faire au sein du groupe.
Invitez-le à participer, à titre d’essai, à la première rencontre annuelle du réseau, surtout si celle-ci a pour but de déterminer le programme de l’année avec les autres membres du réseau.
À l’issue de votre entretien, faites reformuler par le candidat les objectifs qu’il se fixe en rejoignant votre réseau, les moyens qu’il va mettre en œuvre pour les atteindre, ainsi que les bénéfices qu’il compte en retirer.
L’engagement
Le candidat est sur la même longueur d’ondes que le groupe ? N’hésitez pas à contractualiser votre relation : vos engagements réciproques n’en prendront que plus de valeur.
Faites signer une convention d’engagement (même très simple et courte) qui rappelle les termes de votre accord.
Demandez le règlement d’une cotisation : l’investissement financier est un engagement considérable pour un chef d’entreprise, elle prouve son intérêt avéré.
2. Adoptez une organisation par projet
Quelle que soit la vocation de votre réseau, la détection des projets qui en découlent et un management par projet auront pour effet direct de mobiliser le groupe sur des objectifs concrets, avec des échéances précises. Faites en sorte d’organiser votre planning pour que des premiers résultats et succès soient constatables à court terme : vous stimulerez d’autant la dynamique de groupe.
Faites valider le programme des projets retenus par l’ensemble des membres.
Hiérarchisez les priorités.
Précisez les modes d’organisation : chefs de projets, modalités d’avancement, modes de reporting des sous-groupes au collectif…
Définir des objectifs communs au résultat quantifiable : obtention de financements ou de partenariats, réductions de charges, recrutement de nouveaux membres etc.
3. Sachez contractualiser les engagements et faire accepter les règles communes
Règles d’adhésion et de participation, discipline des réunions, modalités de recrutement et d’exclusion, gestion des projets, financements, modes de communication, matériels : inscrivez noir sur blanc dans un document tous les axes qui vont présider au bon fonctionnement de votre réseau. Pour une adhésion générale, faites donc participer le groupe à l’élaboration de ce document. Si les statuts juridiques vous semblent gravés dans le marbre, il n’en est pas de même des règlements internes ou des conventions d’adhésion annuelles que vous pouvez faire évoluer régulièrement. Donnez-vous par exemple une opportunité par an d’impliquer vos membres pour obtenir de nouvelles validations.
Contractualisez les engagements pris. Tous les ans, les thèmes d’intervention, les objectifs, les moyens et les projets retenus par le réseau sont décidés collectivement, à l’occasion d’une Assemblée Générale ou d’une réunion de bilan et perspectives. Le compte-rendu précis de ces décisions doit pouvoir servir de base contractuelle. N’hésitez pas à le faire signer par tous. Si certains modes de fonctionnement ont été contestés, faites aussi valider les aménagements ou les nouvelles dispositions.
4. Donnez toutes ses dimensions au rôle d’animateur
Animer une réunion, un groupe, une équipe, vous le savez, c’est un métier en soi. Vous avez peut-être déjà eu recours dans votre entreprise à ce type de professionnels, par exemple lors de séminaires de formations.
Il peut être très profitable de faire de même pour l’animation de votre réseau, au moins en ce qui concerne les conduites de réunion et toutes les actions qui ont pour but de faire produire des idées par un groupe et de les lui faire valider. Ce dispositif a l’avantage de vous sortir de l’arène ou de fausser les réactions en étant partie prenante. L’intervenant extérieur ou l’animateur salarié de votre réseau sera plus à même de démêler les éventuels problèmes, conflits de personnes ou d’intérêts, incompréhensions, refus explicites ou cachés. Si vous n’en avez pas les moyens, voici le vade-me-cum de l’animateur modèle.
Animer une réunion
Entretenez la dynamique de groupe. Écoutez, ne censurez pas, installez dans l’assemblée un climat de collaboration positif et constructif.
Donnez la parole à ceux qui ne la demandent pas.
Fixer des objectifs clairs dans un timing précis et tenez-vous y.
Faites systématiquement reformuler les nouvelles idées ou notions acquises par le groupe.
Souder le groupe autour d’une restitution écrite et validée des productions effectuées ensemble.
Suivre la motivation des membres
Tenez un état de la motivation de chacun. Il peut simplement s’agir d’un suivi de la participation aux rendez-vous et tâches fixés.
Suivez de près les suiveurs ! Tous les membres d’un réseau ne sont pas aussi actifs, démonstratifs et entreprenants. Certains peuvent valider des décisions collectives sans s’être vraiment exprimés et peut-être avec l’intention inavouée de ne pas les appliquer !
À l’occasion d’entretiens individuels, ils peuvent reconnaître avoir agi malgré eux, sous la pression du groupe. Aussi est-il important de leur demander de clarifier leur position ainsi que les actions prioritaires qu’ils voudraient, eux, voir mises en œuvre. En traitant à temps leur frustration, vous pourrez facilement les resolidariser avec le groupe. Dans le cas contraire, ce type de membre sortira vite du jeu ou pire, pourra rester mais représentera un frein pour chacune des actions !
Cette fiche pratique a été élaborée avec la collaboration active de Virginie Sanfelieu, animatrice de réseaux pour la CCI de Nîmes.