L’une des principales qualités pour développer votre réseau relationnel, animer un groupe ou participer à des travaux collectifs consiste à savoir écouter. Or un peu d’introspection nous démontre que nous ne sommes parfois pas toujours de bons interlocuteurs pour les autres. Découverte illustrée de ce principe essentiel en réseau.
Apprendre à écouter
Si vous ne deviez retenir qu’un seul principe (…), ce devrait être celui-ci : nous ne savons pas écouter et si nous savions le faire notre relationnel s’en trouverait proprement transfiguré. C’est d’ailleurs tellement vrai que l’apprentissage de l’écoute, outre qu’il constitue la trame des cours de management et de psychologie, figure dans pratiquement tous les sommaires des ouvrages consacrés au développement personnel. (…)
Logiquement donc, au vu de l’inflation d’articles, livres, émissions, stages et colloques sur le sujet, nous devrions vivre dans une société de l’écoute généralisée. Or chacun peut dresser ce constat surprenant : la multiplication des médias et des métiers liés à la communication ne s’accompagne pas, ipso facto, d’une qualité d’échange en proportion.
Pour une raison simple à comprendre : l’écoute est rarement un état d’esprit spontané mais le résultat d’un authentique travail sur soi. Chacun s’écoute mais n’écoute pas. Très souvent, nos conversations quotidiennes ne sont que la juxtaposition de deux monologues. Exemple, parmi des milliers :
- Qu’as tu fait ce week-end ?
- Moi ? Rien de spécial.
- Moi non plus car il ne faisait pas beau.
- Eh bien moi, je suis allé au cinéma.
- Moi aussi, j’ai vu tel film.
- Et moi tel autre. Que c’était drôle.
- En revanche, le week-end prochain, je vais à Deauville.
- Moi, je vais chez ma mère dans le Limousin.
Inutile de poursuivre. Ce court exemple, simple, nullement exagéré, quotidiennement repris en d’infinies variantes, constitue la trame des discussions au café, au restaurant, au bureau bien sûr, et malheureusement trop souvent en famille.
Si vous souhaitez développer une personnalité assertive*, il vous faudra construire ou reconstruire votre stratégie de communication à partir des vertus de l’écoute active. Nous allons examiner ce que vous pouvez concrètement attendre d’une telle démarche.
* Personnalité assertive : L’assertivité, ou avoir un comportement assertif, est la capacité à s’exprimer et à défendre ses droits sans empiéter sur ceux des autres.
Apprendre à écouter, ce que vous pouvez concrètement attendre d’une telle démarche
Une mine de renseignements à exploiter
Faute d’observer et d’écouter les autres avec suffisamment d’attention, nous passons tous les jours à côté d’informations et de renseignements qui pourraient être très utiles pour la pratique de l’assertivité. Dans la vie en entreprise, les individus, par leur comportement verbal ou gestuel, traduisent ou trahissent sentiments, émotions, dispositions amicales ou antipathiques.
Évidemment, étudier l’attitude de ses collaborateurs permet au manager avisé de gérer au mieux ses effets assertifs et d’éviter ainsi perte de temps et d’énergie. En clair, la communication en mode assertif est d’autant plus efficace qu’elle tient compte des différences de personnalité.
- À un extraverti sachant bien s’exprimer et aimant répondre du tac au tac, on pourra réserver des formules assertives très marquées :
« Paul, expliquez-moi pourquoi vous n’avez pas encore trouvé le temps de contacter Lambert, un de nos meilleurs clients. J’aimerais que nous prenions le temps de nous expliquer franchement sur ce point. » - Avec une personne plus introvertie, peu à l’aise à l’oral, il conviendra d’adopter un ton plus nuancé :
« Mireille, je sais qu’on a tous beaucoup de boulot en ce moment. Mais il y a quelques jours, souvenez-vous, nous avons évoqué le cas Lambert. Avez-vous pu faire le nécessaire ? ».
Dans les deux cas de figure, le but est identique : s’assurer que Lambert a bien été contacté alors que seul le mode d’exposition des arguments change.
Ces exemples, sont sans doute extrêmes, tant les différences de comportement entre l’extraverti et l’introverti sont facilement perceptibles, même des moins psychologues, mais d’autres observations, plus subtiles, sont tout aussi révélatrices et riches d’enseignements.
Par exemple, beaucoup de personnes attirent l’attention par des plaintes et des récriminations permanentes. C’est une façon de manifester, souvent de manière indirecte, leur colère et leur frustration : « dans cette baraque, rien ne fonctionne normalement ! » ; « On se moque de nous ici. Les boulots intéressants vont toujours aux mêmes. »